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et dans les Tuileries par les dragons de Lambesc ; mais bientôt les gardes françaises, prenant parti pour l’insurrection, repoussèrent jusqu’à Chaillot les régiments allemands et suisses. » Et d’autre part le caractère anti-français du 1er octobre : « Le roi et la reine avec le dauphin dans ses bras assistaient au repas. On joua la marche des hulans, des cocardes blanches furent distribuées et la cocarde tricolore fut foulée aux pieds. » Par le rapprochement des mots italiques on ne peut avec moins de verbalisme faire ressortir la complicité de la famille royale avec l’étrangler. Le procédé poétique se trouve le plus succinctement historique.

Et cette simplicité contractée fait la valeur de cette « histoire populaire ». Comme nous sentons bien la vertu éducatrice de cette brochure, peu volumineuse et si nourrie à la fois, nous tous qui avons, en les lycées de la République, été contraints à réciter intégralement les volumineux textes de traités d’histoire composés dans un sens foncièrement antidémocratique.

Sans doute quelques passages de cette brochure paraîtraient encore à beaucoup trop républicains, par exemple celui où il réhabilita l’insurrection des soldats de Nancy, si injustement condamnés par la Constituante, ou ces lignes sur la constitution civile du clergé : « On voit tout l’illogisme de cette constitution civile du clergé. Il fallait ne reconnaître légalement aucun culte et, par conséquent, n’en subventionner aucun, d’autant plus que les catholiques, loin de se montrer très reconnaissants de cette exception en leur faveur, devinrent plus