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l’année même : cet ensemble de poèmes très médiocres était accompagné d’une préface longue et déclamatoire où Leconte de Lisle qui avait publié récemment des poèmes antiques, débutant par la Vénus de Milo, s’était vu visé par ces mots, déclamés d’un ton assez bruyant : « On découvre la vapeur, nous (dans le sens de ils) chantons Vénus ; on découvre l’électricité, nous chantons Vénus. » En effet, chez Leconte, autant que chez Vigny, se dénote le dédain absolu de la science industrielle ; c’est que le développement en avait fait le succès de l’Empire en même que les désillusions des républicains de 1848, et il avait seulement servi à une bourgeoisie qu’exécraient les Leconte de Lisle, les Flaubert et les Baudelaire, comme plus tard leurs disciples, les Villiers de l’isle-Adam.

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La perfection rigoureuse de sa poésie, la hauteur de sa culture scientifique, la dignité de son caractère, conféraient à l’auteur des Poèmes barbares une autorité unique. « L’influence de Leconte de Lisle a été considérable, puisqu’elle s’est précisément exercée sur les rares disciples, sur les disciples choisis qui suffisent en tout genre à soutenir et à propager l’enseignement d’un maître… Il avait passé la soixantaine quand il vint s’asseoir à l’Aca-

    à l’exemple de celui du gouvernement, basé sur l’extension de l’industrie, n’était pas moins plat.