il n’a forcément ni colère, ni fanatisme, ni amertume profonde. » Trop de modération dans cette race européenne grandie sous « un climat tempéré ». Elle n’a pas un désir assez tranchant de la liberté, — parce qu’elle n’est point tenue, concentrée, possédée par la discipline de la beauté, « la passion absolue et satisfaite du Beau. »
C’est elle qui donne le bonheur avec la certitude.
La critique, si impérative, de Leconte de Lisle
exprime ainsi que son œuvre ses « espérances ».
Définissant l’œuvre de Baudelaire, il l’admire
comme un « cauchemar dantesque troué çà et là
de lumineuses issues par où l’esprit s’envole vers
la paix et la joie idéale » ; et ce qu’il condamne dans
« le déisme » de Béranger, c’est d’être « sans
lumière et sans issue ».
Ses articles de critique lui valurent « de la race impure des Philistins modernes » des attaques injurieuses dont une note de la rédaction du Nain Jaune a conservé un échantillon[1] et auxquelles
- ↑ — « Un article sur Béranger nous attire des avanies.
« Nous avons reçu un grand pli, affranchi de deux timbres-poste de 20 centimes chacun, marqué de l’empreinte circulaire du bureau de la place de la Bourse (13 août 1864), scellé du grand sceau officiel de M. le Sénateur préfet de la Seine et portant les armes impériales avec cet exergue : Préfecture de la Seine. Cabinet du Préfet. On y trouve le numéro du journal, plus une pancarte : Avertissement.
« Le nom du rédacteur en chef est adjoint à celui des fonctionnaires de la maison Richer et Cie, et suivi des titres de
- Mouchard, cuistre, m… de bas étage.
« M. Leconte de Lisle, l’auteur des Poèmes antiques, est qualifié