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de l’homme qui avait violé sa parole à Chandernagor et ruiné nos nationaux en pleine paix, demanda, à titre de grâce spéciale, qu’on rendît à la liberté une partie de l’équipage du vaisseau « le Marlborough », à bord duquel elle se trouvait en rade. Bussy délivra, sans condition de réciprocité, les matelots désignés. Enfin il exigea des officiers anglais et des habitants qu’ils lui remissent l’état détaillé des pertes qu’ils subissaient par l’abandon des caisses de la Compagnie, et il les remboursa intégralement. Ce fut la seule vengeance tirée du pillage et de l’incendie de nos manufactures sur le Gange ; mais cette leçon d’honneur et de générosité était donnée à une nation protestante et marchande, c’est-à-dire radicalement antipathique à tout acte chevaleresque et désintéressé. Elle accepta volontiers l’agent qui lui était rendu et se réserva de nous remercier par de nouvelles brutalités sauvages et féroces.


Lorsque Pondichéry fut pris, les Anglais « ordonnèrent que les fortifications fussent immédiatement démolies, que les églises, les mosquées, les pagodes et les maisons particulières fussent incendiées et rasées. Les hommes, les femmes et les enfants furent chassés à coups de crosses de fusil dans la campagne et sur les bords de la mer. Rien de semblable ne s’était vu depuis les horreurs de la guerre de Trente ans sous Tilly et Wallenstein… Toutes les victoires anglaises dans l’Inde ont été, à peu d’exceptions près, remportées de cette façon, en payant des traîtres avec l’argent dérobé à d’autres traîtres ».


… La Compagnie des Indes, cette compagnie commerciale et politique, fondée par Colbert, disposant, dès