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dous, est en même temps et avant tout (son titre « l’Inde française » et non « anglaise » le prouve), le bilan de la politique coloniale de la monarchie française, un énergique réquisitoire dressé par le poète jacobin contre les marchands français, « l’inepte gouvernement de Louis XV », le ministre et le roi, « fait inouï, volant, au grand soleil, huit millions de livres à l’homme (Dupleix) qui lui avait fait l’aumône et s’efforçant, pour mieux accomplir cette escroquerie, de déshonorer le nom français en Orient ».

La première page d’un accent net, d’une logique vigoureuse et complexe, d’une pénétrante conviction, analyse l’esprit traditionnel de la colonisation anglaise. Un des mots essentiels « antipathique » est commenté quelques lignes plus bas par : « Elle n’a jamais rien assimilé… » : c’est exactement le grief principal qui lui a été fait par les historiens contemporains : M. Victor Bérard, la plus grande autorité en matière de politique anglaise extérieure, ou M. Albert Métin, justement dans son livre sur l’Inde où abondent ces exemples singuliers et frappants[1].


l’inde française

Je n’entreprends point d’écrire l’histoire commerciale de nos établissements orientaux. Mon unique dessein est de m’en remettre à l’éloquence brève et nette des faits du soin de préciser le caractère politique de notre action dans l’Inde.

  1. Cette année même M. André Chevrillon, dans ses Sanctuaires et Paysages d’Asie, dénonce pareille chose en Birmanie.