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À l’espoir violent d’une telle fin, Leconte de Lisle, qui eût été, au seul spectacle de la vie moderne ou à la seule évocation de la beauté passée, un pessimiste inactif, doit cette ardeur et cette arrogance de prophète combatif qui emporta ses rêves aussi loin dans l’avenir qu’ils avaient pénétré loin dans le passé. Et sa sénérité qu’on jugea égoïsme et désintéressement ne fut autre que la certitude : si les générations le veulent, le suprême passé pourra glorieusement revivre en un suprême avenir pour le bonheur et la sublimisation de l’humanité[1].

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À se rappeler la littérature courante, on discerne le charme de vie, d’animation laborieuse se répartissant en groupes sculpturaux mais mobiles, le charme d’activité et de diversité du travail qu’il répand dans la poésie comme George Sand l’avait fait dans le feuilleton, l’attrait de roman, d’idylle, d’exotisme — et l’exotisme c’est toujours Renaissance — qu’ont ces éducations toutes neuves, ces poèmes pathétiques comme la musique passionnée et impersonnelle de Beethoven mais en outre colorés d’une vie tropicale. On a mal senti l’intérêt de nouveauté que pouvait présenter aux lecteurs énervés de Musset ou de Laprade cette robuste et élégante antiquité, comme à son temps celle de David — non point le David de l’Empire, officiant et raidi de brocart, mais de la Convention et du Di-

  1. Voir l’appendice « Anarchie et Socialisme ».