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l’enfant grandit, nu, entre les femmes, les lauriers et les oliviers, avec des cheveux longs.


Des cheveux ondoyants où la brise soupire.


Comme au Ludus pro patria sa jeunesse timide et charmante honore les vieillards :


Et de beaux enfants servent d’échansons
Aux vieillards assis sous la verte haie.

(Médailles.)


De bonne heure l’enfant travaille, libre, dans la lumière des champs


dans la verte prairie
Où, paissant les grands bœufs, jeune et déjà pasteur ;


il apprend dans un recueillement léger à aimer la nature. On admire, dans Chiron,


Les pasteurs, beaux enfants, à la robe grossière
Qui d’un agile élan courent dans la poussière.


Ils grandissent moins entre les hommes et les femmes que parmi les arbres et les bêtes ; et ce sont les platanes et les peupliers, l’olivier et le myrte ; et ce sont la « jeune cavale, au regard farouche »,


Les étalons ployant sous leurs jarrets nerveux
Nourris dans les vallons et les plaines fleuries ;


et les chevaux attelés aux chars, a asservis mais fiers sous l’aiguillon! », les troupeaux de taureaux


Hauts de taille, vêtus de force et de courage.


Ils méditent, solitaires et sauvages, devant des paysages tranquilles où les têtes innocentes jouent