la libre vie primitive. Dans Cyrille et Hypatie, la nourrice dépeint avec horreur les moines qui
Blasphèment la beauté, la lumière et la vie !
et on se rappelle en quel terme, par antithèse, elle
glorifie la religion antique, « ce passé si beau ».
L’amour de la patrie et de la liberté
Triomphant sur l’autel de la Sainte Beauté.
Déjà dans Hypatie (1852) il en veut au catholicisme de ce que :
Le souffle de Platon et le corps d’Aphrodite
Soient partis à jamais pour les beaux cieux d’Hellas.
L’impure laideur est la reine du monde
Et nous avons perdu le chemin de Paros.
Son anticatholicisme a donc de multiples raisons, et des raisons sociales, dont l’une est son patriotisme, très intense, le vrai patriotisme n’étant inconciliable avec aucun socialisme, surtout avec le socialisme de 1848. Son sentiment de la patrie était assez exactement celui de Renan dont il se rapproche par bien des points, et qui a été aussi celui des socialistes de 1848, très nettement patriotes, Blanqui, Barbès, George Sand, Pierre Leroux. Mais son patriotisme était plus fortement trempé que celui de Renan de l’amour des petits, de la pitié des paysans qui saignèrent en le royaume de France. Les Paraboles de dom Guy en est une expression de toute gloire. Il y a flétri Isabeau de Bavière avec la puissante et âpre passion d’un Michelet, et ce poème eût rallié les plus bruyantes admirations s’il eût été seulement signé du nom d’un Henri de Bornier,