qui met en présence la Monarchie héréditaire, despotisme et ignorance anciens, et l’Esprit Nouveau, neuve religion du siècle, Isis, amour et science.
Le Thérapeute menace l’arrogance de Pharaon :
Ô roi des chars guerriers, homme au cœur inhumain.
Tes palais vacillants vont s’écrouler demain !
Ouvre les yeux ! la nuit, la nuit lugubre et lourde
Etreint l’Empire entier plein d’une rumeur sourde…
Écoute, ô Pharaon, la tempête a rugi
Et fauche la moisson dans le sillon rougi.
Ô roi, brise ton sceptre et ton glaive sanglant
Et sur le sol natal presse ton front tremblant.
Ton héritier chancelle, et tes hauts monuments
Poussent jusques au ciel d’horribles craquements.
Le Thérapeute conseille au Pharaon qu’au lieu de s’oublier en propos d’orgueil il s’écrie, déplorant sa destinée :
Malheur à l’ignorant ceint du bandeau royal !
Ses yeux ont vu le jour sous un autel fatal…
Mais heureux l’homme obscur couronné de justice !
Il vit, sans que jamais la mort l’anéantisse !
Sous un lissu de neige, attentif et pieds nus,
Le front illuminé de rayons inconnus
Il frappe au seuil du temple où l’on apprend à vivre,
Et le ciel à ses yeux s’entr’ouvre comme un livre !
Ô champs de l’infini, sonffles originels,
Univers enlacés en groupes fraternels !
Astres de l’amitié, divinités charmantes !
Étoiles de l’amour, ô sereines amantes,
Des soleils fécondants aux baisers radieux !
De l’être Universel membre harmonieux !
Il sait ! il voit !
On reconnaît le lyrisme et le vocabulaire même des imaginations de Fourier dont les mots tels que arome, parfums, amitié, théories, fraternel, con-