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naisse. Je suis, à vrai dire, le seul rédacteur littéraire de l’école, et je ne puis que fort peu, vu l’ignorance et l’incompétence complète de mes collaborateurs touchant les choses auxquelles nous nous sommes voués tous deux, toi et moi. La Phalange est fort peu lue ; j’y ai enfoui mille de mes meilleurs vers, sans profit pour l’école comme pour ma réputation. Mes convictions me retiennent dans la rédaction, mais mon intérêt le plus imminent me prouve chaque jour que je dois m’en détacher et propager mes idées dans les autres revues plus littéraires et plus lues que la nôtre[1].


La Démocratie pacifique est au 10, rue de Seine.

La rédaction est soumise à la direction d’un conseil composé de MM. Considérant, rédacteur en chef ; J. Blanc, E. Bourdon, All. Bureau, F. Cantagrel, C. Daly, Doherty, L. Franchot, V. Hennequin et D. Laverdant. Eugène Maron, à qui Leconte de Lisle dédie l’Anathème, y écrit parfois et le créole Lacaussade y donne des feuilletons au supplément du dimanche. Arrivé en 1845 à Paris, Leconte de Lisle n’y collaborera qu’en 1846, mais, dès 1845, il publie des poèmes dans la Phalange « qui est, dit-il, la revue scientifique et littéraire de l’École sociétaire comme la Démocratie en est le journal quotidien ».

Sa contribution à la Démocratie pacifique, grandiloquente et hardie, fut plutôt restreinte ; à la Phalange, il donna une suite nombreuse de poèmes. Ces poèmes, qui n’ont pas été réédités, sont pourtant supérieurs de forme aux premiers recueils de Hugo.

  1. Il reçoit des propositions de la Revue des Deux-Mondes et collabore à celle de G. Sand.