Dieu est l’expression spirituelle de son communisme social.
Le poète, chantre de la communauté, est celui qui conçoit le plus sublimement Dieu. Quand il parle des « temps miraculeux où régnait l’art sublime », il entend ceux où l’artiste
Noble créature, épanchait tour à tour
Au monde le génie, à Dieu l’hymne d’amour.
Dieu, c’est l’hallucination grandiose qu’inspire au poète la contemplation de la nature :
Oh ! vous êtes si grands qu’à peine on peut vous croire,
Pourtant tel est l’éclat de vos vastes splendeurs,
Que l’âme, en son ivresse, unie à votre gloire
Se surprend à rêver d’ineffables bonheurs.
La pensée de Dieu est « un rêve », une « ivresse », « un délire » que le spectacle du monde communique à l’esprit, si bien que Dieu se confond avec la nature même, il est dans le silence des cieux, dans les parfums de la nuit, dans l’harmonie splendide des astres. Rentrer en Dieu, c’est plonger « dans l’éternité » des choses, dans l’Harmonie « parfum, mélodie et clarté ».
Tel, Dieu s’incarne suavement en la créature la plus harmonieuse : la femme :
Dernier rayon divin tombé sur la nature.
Aussi l’amour de la femme est-il divin comme une prière en face de la nature[1]. Elle aussi est divine :
- ↑ C’est le même sentiment qui sera exprimé dans les nouvelles de 1846 et 1847.