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LECONTE DE LISLE

aperçoit qu’ils font tous leurs efforts pour se laisser guider par le cachet qui leur est propre.


Être de son temps : avec cette pensée il eut dès lors l’idée de consulter la science[1], comprenant qu’elle avait pris une trop grande place dans la vie moderne pour n’en point requérir une dans la poésie, et ainsi à 21 ans il avait prévu ce par quoi son œuvre devait profondément différer de celle de Hugo et de Lamartine[2] : il s’occupe de géologie et de botanique, soucieux de « mêler un peu de science à ses pièces de poésie[3] ».

  1. « Il s’est trouvé conduit à réaliser d’une manière inattendue, écrit M. Brunetière, par l’alliance de la science et de la poésie, un idéal plus contemporain, si l’on peut dire, que celui des plus indéterminés partisans de la modernité dans l’art. » Nouveaux Essais.
    Le père de L. de L. lui avait recommandé de façon très pressante de suivre des cours d’anatomie et de physiologie : « Ces connaissances sont de toute utilité en médecine légale ; j’ai rencontré en Cour d’assises trop de magistrats ignorants sur cette matière, incapables de concevoir nos explications (de médecins) et conséquemment de fixer leur jugement… » Il recommande encore que Charles étudie « la botanique au printemps et la chimie dans les cours d’hiver ». (Tiercelin, op. cit.) Son père était médecin comme celui de Flaubert.
  2. Voir aux Appendices.
  3. Des essais scientifiques de cette époque, il parut dans le Foyer des vers À une galère (zoophyte des mers du Sud).