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LECONTE DE LISLE


Grave et majestueux, dans la même auréole (que Michel-Ange)
Mais plus haut cependant, plane un esprit divin ;
À peine du passé la gloire le console.
Et comme sa douleur son nom est surhumain.
     C’est le grand Florentin.


Il connaît aussi le théâtre italien puisque, après ses trois esquisses sur Hoffmann, Sheridan, Chénier, il annonce dans la Variété un ensemble sur « le théâtre français depuis son origine jusqu’à Corneille et Molière et le théâtre italien depuis le XVIe siècle ».

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En littérature française, matière pour laquelle il a obtenu A. B. à ses examens et qu’il était prêt à professer dans le « collège modèle », ses idées fondamentales sont celles des Romantiques. Ainsi qu’en témoignaient déjà ses essais poétiques datés de Bourbon, précieux de mots, tendres de rythme et aux intentions câlines, il connaît Ronsard. En lui il admire, non, comme il pourrait le faire plus tard, l’âme française renaissante lalumière de l’antiquité, mais le créateur en France de la poésie lyrique : « Nous la voyons naître, délicate, naïve, mélodieuse et brillante avec Ronsard, le seul poète du XVIe siècle que le Tasse proclamait son maître. »… « Ronsard, le seul poète du XVIe siècle et qui a conquis la gloire de n’avoir pas été compris par Boileau. » Et il reprochera au XVIIe siècle d’avoir, par discipline de correction, arrêté dans son élan la poésie « créatrice et spontanée ». Il fait exception pour