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LES DÉBUTS DANS LA LITTÉRATURE

et des chroniques mensuelles renseignant le public sur le mouvement intellectuel de Paris. Il est obligé de prendre des pseudonymes : Léonce[1], Charles et Marie, plus que probablement aussi Tchin-fô. Et il fait s’abonner ses camarades. Tant d’activité qu’on le nomme en juin (1840) Président du Comité. « C’est encore bien peu, écrit-il ; mais enfin, c’est un premier échelon. » La revue manque de disparaître, il se démène, il peut affirmer maintenant qu’elle « va reparaître », il se déplace, il a des séances de discussions avec le créancier-libraire. Sur ce, Bénézite, l’administrateur, se marie, et la Revue est de nouveau « gravement indisposée ». En octobre, il en est le directeur. Directeur d’une « publication littéraire » qui a quarante abonnés à six francs chacun et dont l’impression coûte cinquante francs par fascicule. Cependant des remerciements sincères sont adressés au public à la fin d’un numéro.

D’ailleurs l’année était favorable : il s’était justement produit un mouvement d’intellectualité à Rennes depuis qu’on y avait installé près de la vieille Faculté de Droit une Faculté des Lettres où s’enseignaient les littératures étrangères, les philosophies, l’histoire. La Variété ne mesure ni reconnaissance ni éloges à tel professeur qui vient de révéler au public rennois un Attila inconnu, elle invile chaudement ses lecteurs à suivre les cours, et donne le programme des conférences.

Ses collaborateurs restent, avant tout, des étu-

  1. « Ajoutez un t et vous aurez Leconte en faisant l’anagramme. »