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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE

silence, et comme écrasé sous les ruines de la passion maladive qu’il avait vouée à cette fille.


M. Validoux se tourna vers Gustave Géraume.

« Étant donné que vous avez participé, dans une mesure qui nous échappe… »

Mais Gustave Géraume, qui ne semblait, lui, nullement affecté par son emprisonnement et qui conservait son teint fleuri, se rebiffa.

« Je n’ai participé à rien du tout ! À minuit je dormais chez moi.

— J’ai cependant sous les yeux une nouvelle déposition de votre jardinier Alfred. Non seulement il affirme que vous n’êtes rentré que vers trois heures, mais il déclare que, le matin de votre arrestation, vous lui avez promis une somme de cinq mille francs s’il consentait à dire que vous étiez rentré avant minuit. »

Gustave Géraume eut un instant de désarroi, puis il s’exclama en riant :

« Eh bien, oui, c’est vrai. Dame ! j’étais excédé de tous les embêtements qu’on me faisait, et j’ai voulu y couper court.

— Vous admettrez qu’il y a là une tentative de corruption qui ajoute à toutes les charges recueillies à votre endroit… »

Géraume se planta devant M. Validoux :

« Alors, quoi, j’ai donc la binette d’un assassin comme cet excellent d’Autrey ? et, comme lui, je succombe sous le poids des remords ? »

Il exhibait une face aimable et réjouie.

Victor intervint :