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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
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Victor dit à Larmonat ce qui se passait à l’hôtel avec Alexandra Basileïef, et lui parla de l’Anglais Beamish.

« Il sort, paraît-il, chaque matin, et ne rentre généralement que le soir. Tu verras à le filer. D’ici là, fais un tour dans sa chambre.

— Impossible ! Il faudrait un ordre quelconque de la Préfecture… un mandat…

— Pas tant de chichis ! Si les gens de la Préfecture interviennent, tout est gâché ! Lupin est un autre monsieur que le baron d’Autrey ou que Gustave Géraume, et c’est moi seul qui dois m’occuper de lui. C’est de ma main qu’il doit être arrêté et livré. Ça me concerne. C’est mon affaire.

— Alors ?

— Alors, c’est dimanche aujourd’hui. Le personnel est restreint. Avec un peu de précaution, tu ne seras pas remarqué. Si on te pince, tu montres ta carte. Reste une question : la clef. »

Larmonat exhiba en riant un trousseau complet.

« Pour ça, je m’en charge. Un bon policier doit en savoir autant qu’un cambrioleur, et même davantage. Le 337, n’est-ce pas ?

— Oui. Et surtout ne dérange rien. Il ne faut pas que l’Anglais ait le moindre soupçon. »

Par la porte entr’ouverte, Victor le regarda s’éloigner, puis, tout au bout du couloir désert, s’arrêter, ouvrir, entrer…

Une demi-heure s’écoula.

« Eh bien ? » lui dit-il, à son retour.

L’autre cligna de l’œil.

« Décidément, tu as du flair.