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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
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« Non… ce n’est pas possible… une femme de sa race et de sa qualité n’est pas la maîtresse d’un misérable comme ce Lupin. »

Et devait-on même admettre que ce fût elle la voleuse de la Bicoque et la meurtrière de la rue de Vaugirard ? Est-ce qu’on tue pour voler quelques centaines de mille francs quand on est riche, et qu’on a ces mains de patricienne, effilées et blanches, où étincelaient des diamants ?

Le quatrième soir, comme elle remontait après avoir fumé quelques cigarettes dans un coin du hall, il s’arrangea pour être assis dans l’ascenseur qu’elle allait prendre. Il se leva aussitôt, s’inclina, mais ne la regarda pas.

Il en fut de même le cinquième soir, comme par hasard. Et cela se produisait de façon si naturelle, que, si vingt rencontres se fussent produites, il en eût été selon le même mode d’indifférence polie et de distraction réciproque. Elle restait toujours debout près du garçon d’ascenseur, face à la sortie ; Victor derrière elle.

Le sixième soir, le hasard ne se renouvela pas.

Mais, le septième, Victor se présenta au moment où l’on fermait la grille. Il prit sa place habituelle au fond de la cabine. Au troisième étage, la princesse Basileïef sortit et se dirigea vers son appartement, à droite. Victor, qui habitait du même côté, mais plus loin, suivit.

Elle n’avait pas fait dix pas dans le couloir désert, qu’elle porta brusquement la main sur sa nuque et s’arrêta net.

Victor arrivait. Elle lui saisit le bras, vivement, et scanda, d’une voix agitée :