Page:Leblanc - Victor de la brigade mondaine, 1934.djvu/79

Cette page a été validée par deux contributeurs.
74
VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE


CINQUIÈME CHAPITRE

LA PRINCESSE BASILEÏEF

I


Dans l’immense caravansérail aux cinq cents chambres, où la foule affluait l’après-midi et le soir, un homme comme Marcos Avisto, sur qui rien n’attirait particulièrement l’attention, avait beau jeu pour n’être pas remarqué par une femme aussi distraite et qui semblait aussi absorbée en elle-même que la princesse Alexandra Basileïef.

Cela lui permit d’exercer une surveillance presque ininterrompue. Durant ces quatre premiers jours, elle ne quitta certainement pas l’hôtel. Ni visite, ni correspondance. Si elle communiquait avec l’extérieur, elle ne le pouvait que par le téléphone de sa chambre, ainsi que faisait Victor avec son camarade Larmonat.

L’heure qu’il attendait le plus impatiemment était celle du dîner. Bien qu’évitant de croiser jamais son regard, il ne la quittait pas des yeux, et c’était un spectacle qui le captivait. On eût dit que, sous son apparence d’homme du monde, il se permettait des émotions et des admirations interdites à l’inspecteur de la Brigade mondaine. Il se révoltait à l’idée qu’une pareille créature pût être la proie d’un aventurier, et grognait en lui-même :