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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
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trouvât les accents justes qu’impose la conviction ?

Les magistrats demeuraient irrésolus. L’arrivée subite du commissaire Mauléon, qui était resté à la Préfecture, retourna la situation. Les ayant attirés dans le petit jardin de la Bicoque, il leur dit avec véhémence :

« Du nouveau… deux faits importants… trois même… D’abord, l’échelle de fer employée par la complice que l’inspecteur Victor aperçut à la fenêtre du premier étage. Cette échelle, on l’a retrouvée, ce matin, dans le parc abandonné d’une propriété sise le long de la côte qui descend du Haras de La Celle jusqu’à Bougival. La fugitive, ou les fugitifs, l’auront jetée par-dessus le mur. Aussitôt, j’ai envoyé chez le fabricant. L’échelle a été vendue à une femme qui semblerait être la femme que l’on a rencontrée près du logement d’Élise Masson, au moment du crime de la rue de Vaugirard. Et d’un ! »

Mauléon reprit haleine et continua :

« Deuxièmement. Un chauffeur s’est présenté au quai des Orfèvres pour une déclaration que j’ai reçue. Vendredi après-midi, lendemain du meurtre Lescot, il stationnait au Luxembourg, lorsqu’un monsieur qui portait une valise de toile et une dame avec un sac de voyage à la main sont montés dans un taxi : « Gare du Nord. » — « Au départ ? » — « Oui », dit le monsieur. Ils devaient être en avance sur leur train, car ils sont bien restés une heure dans la voiture, aux environs de la gare. Puis ils ont été s’asseoir à une terrasse de café, et le chauffeur les a vus acheter un journal du soir à un camelot qui passait. À la fin, le monsieur a ramené la dame, qui s’est fait reconduire toute seule au Luxembourg et qui est repartie à pied, avec ses deux bagages, du côté de la rue de Vaugirard.