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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
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remplir les missions délicates que Victor lui confiait.

« Informe-toi aussi minutieusement que possible, lui dit-il, de l’existence que menait Élise Masson, et tâche de découvrir si elle n’avait pas quelque ami plus intime, ou bien, en dehors de Maxime d’Autrey, quelque liaison plus agréable. »

Le lundi, Victor se rendit à Garches où le Parquet, qui avait enquêté, le matin, dans l’appartement d’Élise Masson, reconstitua, l’après-midi, sur ses indications, le crime de la Bicoque.

Convoqué, le baron d’Autrey fit bonne contenance, et se défendit avec une vigueur qui impressionna. Cependant, il parut établi qu’on l’avait vu réellement, le lendemain du crime, en taxi, dans les environs de la gare du Nord. Les deux valises toutes prêtes trouvées chez lui, justifiaient, avec la casquette grise, les soupçons les plus graves.

Les magistrats voulurent interroger en présence l’un de l’autre le mari et la femme, et l’on fit venir la baronne. Son entrée dans la petite salle de la Bicoque causa de la stupeur. Elle avait un œil tuméfié, une joue griffée jusqu’au sang, la mâchoire de travers, et elle se tenait courbée. Tout de suite, la vieille bonne, Anna, qui la soutenait, lui coupa la parole, et, montrant le poing au baron, s’écria :

« C’est lui, Monsieur le Juge, qui l’a mise dans cet état ce matin. Il l’aurait assommée, si je ne les avais séparés. Un fou, Monsieur le Juge, un fou furieux… Il frappait comme un sourd, à tour de bras, et sans souffler mot. »

Maxime d’Autrey refusa de s’expliquer. D’une voix épuisée, la baronne avoua, par bribes, qu’elle n’y com-