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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
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fut ouverte, et, dès l’entrée, ils virent Élise Masson qui gisait sur le lit-divan de sa chambre, renversée, livide, les bras raidis et les poignets pour ainsi dire tordus par l’effort de sa résistance.

Pas de sang. Aucune arme. Aucune trace de lutte parmi les meubles et les objets. Mais la figure était boursouflée et couverte de taches noires.

« Des taches significatives, déclarait le médecin légiste. Il y a eu strangulation, au moyen d’une corde ou d’une serviette… peut-être d’un foulard… »

Tout de suite, Victor remarqua l’absence du foulard orange et vert que portait la victime. Il interrogea. Personne ne l’avait vu.

Fait singulier, les tiroirs n’avaient pas été touchés, non plus que l’armoire à glace. Victor retrouva le sac de voyage et la valise, exactement dans l’état où il les airait laissés le matin. Cela signifiait-il que l’assassin n’avait pas cherché les Bons de la Défense, où qu’il savait qu’ils n’étaient point dans l’appartement ?

Questionnée, la concierge fit observer que la position défectueuse de sa loge ne lui permettait pas de discerner toujours les gens qui entraient ou sortaient, et que, vu le nombre des appartements, il en passait beaucoup. Bref, elle n’avait rien noté d’anormal et ne pouvait donner aucune indication.

Mais Mauléon prit Victor à part. Un des locataires du cinquième étage avait croisé, un peu avant midi, entre le deuxième et le troisième, une femme qui descendait l’escalier très vite, et il avait eu l’impression qu’une des portes du troisième venait de se refermer. Cette femme était habillée simplement, comme une