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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE

— Elle a été tuée… étranglée probablement…

— Élise Masson ?

— Oui. »


III


Mauléon était un impulsif. Se rendant compte qu’il avait eu tort de ne pas commencer les opérations par la rue de Vaugirard, comme le voulait son compagnon, il bouillonna d’une colère subite, et, ne sachant à qui s’en prendre, il fit irruption dans la pièce où se trouvait le ménage d’Autrey, et cria, avec l’espoir sans doute de provoquer une réaction dont il tirerait parti

« On l’a tuée !… Voilà ce que c’est ! Pourquoi ne nous avoir pas avertis du danger qu’elle courait, la malheureuse ?… Si on l’a tuée, c’est que vous lui aviez confié les titres, d’Autrey… et que quelqu’un le savait. Qui ? Êtes-vous disposé à nous aider, maintenant ? »

Victor voulut s’interposer. Mais Mauléon s’obstina :

« Alors, quoi ? prendre des gants ? Ce n’est pas mon habitude. La maîtresse de d’Autrey a été assassinée. Je lui demande si, oui ou non, il peut nous mettre sur une piste ?… et tout de suite ! sans tarder ! »

S’il y eut réaction, ce ne fut pas chez M. d’Autrey, qui, lui, demeura stupide, les yeux écarquillés, et comme s’il cherchait à saisir le sens des paroles prononcées. Mais Gabrielle d’Autrey s’était dressée, et, toute rigide, elle regardait son mari, attendant une protestation, une révolte, un sursaut. Elle dut s’appuyer, prête à tomber. Lorsque Mauléon se tut, elle balbutia :

« Tu avais une maîtresse… Toi ! toi ! Maxime ! une