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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE

— Et une autre femme s’y trouvait également, chef, s’écria Victor, une femme très belle, qui, sans aucun doute, surveillait Audigrand… et qui est celle que j’ai aperçue, la nuit, quand elle s’enfuyait après l’assassinat du père Lescot. »

Victor allait et venait dans la pièce, sans dissimuler une agitation qui étonnait chez cet homme toujours si maître de lui.

« Chef, dit-il à la fin, dès l’instant qu’il s’agit de ce damné personnage, je marche à fond.

— Vous avez l’air de l’exécrer.

— Moi ? Je ne l’ai jamais vu… je ne le connais ni d’Eve ni d’Adam, et il ne me connaît pas non plus.

— Alors ?

— Alors, dit-il, la mâchoire serrée, ça n’empêche pas que nous avons un compte à régler, lui et moi. Et un compte sérieux. Mais parlons du présent. »

Et, sans plus tarder, il raconta par le menu tout ce qu’il avait fait la veille et au cours de la matinée, son enquête à Garches, ses entrevues avec le ménage d’Autrey, avec le ménage Géraume, et avec la demoiselle Élise Masson. Pour celle-ci, il montra la fiche qu’il avait prise, en passant, au service de l’Identité.

« … Orpheline, fille de père alcoolique et de mère tuberculeuse. Renvoyée des Folies-Bergère à la suite de plusieurs vols commis dans les loges de ses camarades. Certains indices laisseraient supposer qu’elle sert d’indicatrice à une bande internationale. Tuberculeuse au deuxième degré. »

Il y eut un silence. L’attitude de M. Gautier exprimait à quel point il était satisfait des résultats obtenus par Victor.