Page:Leblanc - Victor de la brigade mondaine, 1934.djvu/54

Cette page a été validée par deux contributeurs.
VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
49

« Que dites-vous, chef ? Arsène Lupin ?… vous êtes sûr ?… Vous ayez la preuve qu’il est dans l’affaire ?

— La preuve formelle. Vous savez qu’Arsène Lupin a été repéré à Strasbourg et qu’il s’en est fallu de peu qu’on l’arrêtât ? Or, l’enveloppe jaune qui avait été confiée à la banque et que le directeur de la banque a eu l’impudence d’enfermer dans son tiroir, se trouvait d’abord dans le coffre-fort de la personne à qui appartenaient les neuf Bons, un industriel de Strasbourg, et nous savons maintenant que le lendemain du jour où cet industriel avait déposé l’enveloppe à la banque, son coffre-fort fut fracturé. Par qui ? Les fragments d’une lettre que nous avons recueillis nous l’apprennent. Par Arsène Lupin.

— La lettre était réellement d’Arsène Lupin

— Oui.

— Adressée ?…

— À une femme qui semble être sa maîtresse. Il lui dit, entre autres choses :

« J’ai tout lieu de supposer que les Bons que j’ai ratés ont été subtilisés à la banque par un des employés, Alphonse Audigrand. Si ça t’amuse, tâche de retrouver ses traces à Paris où j’arriverai dimanche soir. Pour moi, d’ailleurs, cela ne m’intéresse plus beaucoup. Je ne pense qu’à l’autre affaire… celle des dix millions. Voilà qui vaut la peine qu’on se dérange ! C’est en fort bonne voie… »

— Pas de signature, bien entendu ?

— Si. Regardez. Ars. L. »

Et M. Gautier acheva :

« Dimanche, c’est le jour où vous étiez au Ciné-Balthazar, et où s’y trouvait Alphonse Audigrand avec sa maîtresse ?