Page:Leblanc - Victor de la brigade mondaine, 1934.djvu/44

Cette page a été validée par deux contributeurs.
VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
39

Mme d’Autrey brodait près de la fenêtre, dans la salle à manger. En avisant Victor, elle se leva, d’un coup.

« Laisse-nous, Gabrielle, fit son mari après l’avoir embrassée. »

Victor prononça :

« J’ai eu l’occasion de voir déjà madame, ce matin, et notre conversation ne peut que gagner à sa présence.

— Ah ! » fit simplement le baron, qui ne parut pas davantage étonné.

Et il reprit, en montrant son journal :

« Je viens de lire votre nom, Monsieur l’inspecteur, à propos de l’enquête que vous poursuivez, et je suppose que vous désirez m’interroger comme abonné de la ligne et familier du train de six heures ? Je puis vous dire tout de suite que je ne me rappelle plus avec qui je me trouvais lundi dernier, et que je n’ai noté aucun manège suspect, aucune enveloppe jaune. »

Mme d’Autrey intervint, d’une voix hargneuse :

« M. l’inspecteur est plus exigeant, Maxime. Il voudrait savoir où tu étais cette nuit, tandis que l’on commettait un crime au haut de Garches. »

Le baron sursauta : « Qu’est-ce que cela veut dire ? »

Victor présenta la casquette grise :

« Voici la casquette que portait l’agresseur, et qu’il a jetée dans un enclos voisin. Ce matin, Mme d’Autrey m’a déclaré qu’elle vous appartenait. »

D’Autrey rectifia :

« Elle m’a appartenu, plutôt. Elle était dans le placard de l’antichambre, n’est-ce pas, Gabrielle ? dit-il sa femme.

— Oui, il y a deux semaines environ que je l’y ai rangée.