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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
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daine de ce qui se passait, jeta un coup d’œil sur la carte de « Victor, de la Brigade mondaine », et répondit sèchement, mais sans comprendre encore :

« J’ai coutume de n’affirmer que ce qui est.

— Vous avez échangé quelques paroles avec lui ?

— Certes.

— Vous étiez donc réveillée tout à fait ? »

Elle rougit, comme prise de pudeur, et ne répliqua point. Victor poursuivit :

« À quelle heure le baron d’Autrey est-il parti ce matin ?

— Quand la porte du vestibule s’est refermée, j’ai ouvert les yeux, la pendule marquait six heures dix.

— Il ne vous a pas dit adieu ? »

Cette fois, elle s’irrita.

« C’est donc un interrogatoire ?

— Nos recherches nous obligent parfois à une certaine indiscrétion. Un dernier mot… »

Il tira de sa poche la casquette grise :

« Est-ce que vous croyez que ceci appartienne à M. d’Autrey ?

— Oui, dit-elle en examinant l’objet. C’est une vieille casquette qu’il ne mettait plus depuis des années, et que j’avais rangée au fond d’un tiroir. »

Avec quelle sincérité distraite elle fit cette réponse si accablante pour son mari ! Mais, d’autre part, une telle bonne foi ne marquait-elle pas que, sur les points essentiels, elle n’avait pas menti davantage ?

Victor prit congé en s’excusant de son importunité et en annonçant sa visite pour la fin de la journée.

Son enquête auprès de la concierge, qu’il trouva dans la loge, confirma les réponses de Mme d’Autrey. Le