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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE

de grandes promenades à pied, ont été rencontrées, l’avant-dernier dimanche d’avril, dans les bois de Fausses-Reposes, en compagnie d’un monsieur. Huit jours plus tard, c’est-à-dire il y a deux semaines, on les a vus tous trois, du côté de Vaucresson, en train de goûter au pied d’un arbre. C’est un sieur Lescot, qui occupe, au-dessus de Garches, non loin des bois de Saint-Cucufa, un pavillon appelé « La Bicoque ». J’ai pu le voir, par-dessus la haie de son jardin. Cinquante-cinq ans. Chétif. Barbiche grise.

— Comme renseignements, c’est maigre.

— Un de ses voisins, le sieur Vaillant, employé à la gare, peut seul m’en donner d’autres plus précis. Il a été ce soir conduire sa femme à Versailles, près d’un parent malade. Je l’attends. »

Ils attendirent des heures, sans parler, Victor n’étant jamais d’humeur communicative. Il s’endormit même. Hédouin fumait nerveusement des cigarettes.

Enfin, à minuit et demi, survint l’employé de la gare, qui s’écria aussitôt :

« Le père Lescot, si je le connais ! Nous ne logeons pas à cent mètres l’un de l’autre. Un sauvage, qui ne s’occupe que de son jardin. Quelquefois, tard dans la soirée, il y a une dame qui se glisse dans son pavillon, où elle ne reste guère qu’une heure ou deux. Lui, il ne sort jamais, sauf le dimanche pour se promener, et un jour par semaine pour aller à Paris.

— Quel jour ?

— Généralement le lundi.

— Alors, lundi dernier ?…

— Il y a été, je me rappelle. C’est moi qui ai reçu son billet, au retour.