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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
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quincaillier à Pantoise. La mère et la fille, qui jouissaient d’une excellente réputation, n’admettaient dans leur intimité que trois vieilles amies, dont aucune n’avait été la veille à Paris. D’un autre côté, l’aspect revêche de la dame Chassain ne permettait pas qu’on la soupçonnât d’inconduite.

Le mercredi, les investigations de Victor ne furent pas plus heureuses. Cela devenait inquiétant. Le voleur numéro quatre, incité à la prudence par l’exemple de ses trois prédécesseurs, avait tout le loisir nécessaire pour prendre ses précautions.

Le jeudi, il s’installa dans un petit café de Garches, commune voisine de Saint-Cloud, le Café des Sports, d’où, toute la journée, il rayonna aux environs, à Ville d’Avray, à Marnes-la-Coquette, à Sèvres.

Il revint dîner au Café des Sports, en face de la station de Garches, sur la grand’route de Saint-Cloud à Vaucresson.

À neuf heures, il fut surpris par l’arrivée inopinée de l’inspecteur principal Hédouin, qui lui dit :

« Enfin ! je vous cherche depuis ce matin dans la région. Le directeur est furieux après vous. Vous ne donnez plus signe de vie. Que diable, on téléphone ! Où en êtes-vous ? Savez-vous quelque chose ?

— Et vous ? murmura doucement Victor.

— Rien. »

Victor commanda deux consommations, but à gorgées lentes un verre de curaçao, et formula :

« La dame Chassain a un amant. »

Hédouin sursauta.

« Vous êtes fou ! avec la gueule qu’elle a !

— La mère et la fille, qui font tous les dimanches