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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE

chaparder, et je l’aurais cueillie, moi, dans le corsage d’Ernestine. Voilà ce que c’est que de faire de la police sur la place publique. »

Hédouin se rebiffa. Mais Victor acheva :

« Je résume. Audigrand, Ernestine, Chassain… en vingt-quatre heures, trois amateurs successifs du magot éliminés… Passons au quatrième. »

Un train s’en allait à Paris. Il y prit place, laissant sur le quai, et fort ébaubi, son supérieur, l’inspecteur principal Hédouin.


III


Dès le mardi matin, Victor, toujours bien sanglé dans son veston, qui avait plutôt l’air d’un ancien dolman, commença en auto — il possédait un modeste cabriolet à quatre places — une enquête minutieuse à Saint-Cloud.

Il s’appuyait sur ce raisonnement. La dame Chassain, détentrice de l’enveloppe jaune, la veille lundi, de six heures moins vingt à six heures quinze, n’a pas pu déposer un objet de cette importance au premier endroit venu. Logiquement, elle a dû le remettre à quelqu’un. Où a-t-elle pu rencontrer ce quelqu’un, sinon durant le trajet de Paris à Saint-Cloud ? L’enquête devait donc porter sur les personnes qui avaient effectué ce trajet dans le même compartiment qu’elle, et en particulier sur celles avec qui la dame Chassain était en relations de confiance.

La dame Chassain, que Victor alla voir, inutilement d’ailleurs, demeurait chez sa mère, depuis un an qu’elle avait introduit une instance en divorce contre son mari,