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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE

de la Préfecture presque en souriant. Il n’y avait plus que de la joie dans votre peur… Et votre joie provenait du même sentiment que moi, n’est-ce pas ? d’un sentiment qui paraissait s’éveiller brusquement, mais dont vous subissiez déjà toute la force… N’est-ce pas ? Je ne me trompe pas ? tout cela est bien la vérité de votre cœur ? »

Elle ne protesta point. Elle n’avoua pas non plus. Mais quelle tranquillité sur son beau visage !…

Jusqu’au soir ils demeurèrent l’un près de l’autre. À la nuit tombante, elle se laissa conduire… elle ne savait où…


Ils furent heureux.

Si Alexandra retrouva son équilibre, peut-être ne parvint-elle pas à une conception tout à fait normale de la vie, et peut-être surtout n’essaya-t-elle pas d’influer sur l’existence irrégulière de son compagnon. Mais il était, ce compagnon, si aimable dans son irrégularité, si amusant dans ses écarts, si loyal dans ses entreprises condamnables, si fidèle à ses engagements les plus saugrenus !

Ainsi voulut-il tenir la promesse faite à Bressacq, qu’il « évada », comme il disait, au bout de huit, mois, alors que Bressacq quittait pour le bagne le pénitencier de l’île de Ré. Ainsi voulut-il également délivrer l’Anglais Beamish, conformément à la promesse de Bressacq.

Un jour, il se rendit à Garches. Deux nouveaux mariés sortaient de la mairie, tendrement enlacés. C’était Gustave Géraume, libéré par le divorce de son infidèle épouse, et c’était la baronne Gabrielle d’Autrey, veuve