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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
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sacq dans une des automobiles de la Préfecture. Victor, accompagné de Larmonat et d’un autre agent, se chargèrent de la jeune femme.

L’aube commençait à blanchir l’horizon lorsqu’ils partirent sur le boulevard Maillot. L’air piquait, très vif.

On traversa le Bois, et, par l’avenue Henri-Martin, on gagna les quais. La première automobile avait pris un autre chemin.

Alexandra, renfoncée dans l’encoignure, demeurait invisible, toujours masquée de son mouchoir. Placée près d’une fenêtre ouverte, elle frissonna de froid. Victor remonta la glace, puis, plus tard, comme on approchait de la Préfecture, il enjoignit au chauffeur l’arrêter, et dit à Larmonat :

« On gèle… On pourrait bien se réchauffer. Qu’en penses-tu ?

— Ma foi, oui.

— Va donc nous chercher deux bols de café. Moi, je ne bouge pas. »

Des voitures de maraîchers, qui se rendaient aux Halles, stationnaient devant un marchand de vins, dont la porte était entrebâillée. Larmonat descendit vivement. Aussitôt après, Victor envoya aussi l’autre inspecteur.

« Recommande à Larmonat d’apporter en même temps des croissants. Et qu’on se dépêche ! »

Il poussa la glace qui le séparait du chauffeur, allongea le bras, et, lorsque le chauffeur se retourna, il l’étourdit d’un terrible coup de poing sous le menton. Ensuite, il ouvrit la portière du côté opposé au trottoir, remonta dans l’auto par la portière d’avant, saisit le chauffeur évanoui, l’attira hors de la voiture, le déposa sur le pavé, et prit sa place au volant.