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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE

— Tu les mérites. Et après ?… De quoi vivre ?

— Les Bons de la Défense.

— La cachette où tu les as mis est bonne ? »

Bressacq sourit.

« Meilleure que celle de d’Autrey, dans le taxi. Introuvable. »

Victor lui tapota sur l’épaule.

« Allons, tu t’arrangeras. Tant mieux. Je ne suis pas méchant, moi. Tu m’as dégoûté pour avoir volé le joli nom de Lupin et rabaissé à ton niveau un bonhomme de sa taille. Ça, je ne le pardonne pas, et c’est pourquoi je te fais coffrer. Mais, en raison de ton coup d’œil dans cette affaire du taxi, et si tu ne bavardes pas trop à l’instruction, je ne te chargerai pas. »

Des voix s’élevaient au bas de l’escalier.

« Ce sont eux, dit Victor. Ils fouillent le vestibule, et ils vont monter. »

Il semblait transporté d’une joie soudaine, et, à son tour, il se mit à danser avec une agilité surprenante. Et c’était si comique, ce vieux monsieur distingué, à cheveux gris, qui lançait des entrechats, et ricanait :

« Tiens, mon cher Antoine, voilà ce qui s’appelle un pas à la Lupin ! Rien de commun avec tes gambades de tout à l’heure ! Ah ! c’est qu’il faut avoir le feu sacré, l’exaltation d’un vrai Lupin qui entend la police, qui est seul, entouré d’ennemis, et à qui l’on pourrait crier devant les flics : « C’est lui, Lupin ! Il n’y a pas de Victor, de la Brigade mondaine. Il n’y a que Lupin. Lupin et Victor, ça ne fait qu’un. Si vous voulez arrêter Lupin, arrêtez Victor. »

Il s’immobilisa subitement devant Bressacq et lui dit :

« Tiens, je te pardonne. Rien que pour m’avoir pro-