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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
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— Non.

— Je vous en supplie.

— Vous me suppliez en faveur de cet homme… mais en votre faveur à vous ?

— Je ne demande rien, moi. Faites de moi ce qui vous plaira. »

Elle dit cela avec un calme étrange chez une femme qui frémissait de peur auparavant et que menaçait un danger si immédiat. Il y avait du défi, de l’arrogance même, dans ses yeux tranquilles.

Il s’approcha d’elle, et à voix basse :

« Ce qui me plaît ? C’est que vous partiez, vous, et sans une minute de retard.

— Non.

— Une fois mes chefs ici, je ne réponds pas de vous. Partez.

— Non. Toute votre conduite me prouve que vous agissez toujours à votre guise, en marge de la police, et même, contre elle, si cela vous est plus commode. Puisque vous me proposez la fuite, sauvez aussi Antoine Bressacq. Sinon, je reste. »

Victor s’irrita.

« Vous l’aimez donc, lui ?

— La question n’est pas là. Sauvez-le.

— Non, non.

— Alors je reste.

— Partez !

— Je reste.

— Eh bien, tant pis pour vous ! s’écria-t-il rageusement. Mais il n’y a pas de force au monde qui puisse me contraindre à le sauver. Vous entendez ? Depuis un mois, je ne travaille qu’à cela ! Toute ma vie ne tend qu’à