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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
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« Comme moi ! comme moi ! »

Antoine Bressacq hocha la tête.

« Il est de fait que tu as rudement bien mené ta barque, policier. Toute ta comédie avec Alexandra… de premier ordre !… ton vol de l’agrafe… ton vol chez le recéleur… excellent, tout cela !… Et la bousculade du Cambridge, la façon dont tu nous as sauvés !… Fichtre, comment me serais-je défié d’un pareil cabotin ! »

Bressacq tenait sa montre en main, et ne cessait de la regarder.

Victor lui dit, goguenard :

« Tu trembles, Lupin !

— Moi ?

— Oui, toi ! Actuellement tu arrives à crâner. Mais qu’est-ce que ça sera quand on va te prendre au collet ! »

Victor pouffa de rire.

« Oui ! Quelle frousse tu avais tout à l’heure ! Et c’est ce que je voulais… te montrer que tu n’avais pas plus de cran qu’une femmelette. Et te le montrer en face d’Alexandra, dont tu te moquais ! Hein ! le coup de l’échelle évanouie ?… Mais elle est à un mètre de distance, l’échelle, là où je l’ai repoussée en enjambant le balcon de la fenêtre… Ah ! ce que tu as flanché à ce moment ! La preuve, c’est que tu n’as pas réagi quand j’ai téléphoné, et que tu ne réagis pas à présent, et qu’en fin de compte tu vas essayer de fiche ton camp par la porte, sans les millions. »

Il frappa du pied et s’écria :

« Mais rebiffe-toi donc, flanchard ! Voyons, ta maîtresse te regarde ! Es-tu malade ? Un peu ramolli, peut-être ? Allons, un mot ! un geste ! »

Bressacq ne bronchait pas. Les sarcasmes de Victor lui