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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
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d’Audigrand s’était-il interposé stupidement entre elle et Victor, qui prisait tellement les jolies inconnues et se passionnait à déchiffrer le secret de leur existence ?

II


Victor habitait, dans le quartier des Ternes, un petit logement confortable où le servait un vieux domestique. Ayant une certaine fortune, de caractère très indépendant, voyageur passionné, il en prenait fort à son aise avec la Préfecture, où on le tenait en haute estime, mais où on le considérait comme un original, et plutôt comme un collaborateur occasionnel que comme un employé soumis aux règles ordinaires. Si telle affaire l’ennuyait, rien au monde, ni ordre, ni menace, ne l’eût contraint à la poursuivre. Si telle autre lui disait quelque chose, il s’en emparait, la poussait à fond, et en apportait la solution au directeur de la Police judiciaire dont il était le protégé. Et l’on n’entendait plus parler de lui.

Le lendemain lundi, il lut dans son journal le récit de l’arrestation, racontée par l’inspecteur principal Hédouin avec un luxe de détails qui l’horripila, car il estimait qu’une bonne police doit être faite discrètement, et il eût certainement passé à d’autres exercices si ce même journal, évoquant le passage d’Arsène Lupin dans une ville de l’Est, ne lui avait appris que cette ville n’était autre que Strasbourg. Or, les Bons avaient été volés à Strasbourg ! Simple coïncidence, évidemment, puisqu’il ne pouvait y avoir aucun rapprochement entre cet imbécile d’Audigrand et Arsène Lupin. Mais, tout de même…