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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE

« Fichtre ! dit Antoine avec bonne humeur, on s’asseoit ? Et le travail ?

— Je travaille.

— Drôle de façon…

— Rappelez-vous l’une de vos aventures… je ne sais plus laquelle… Vous opériez la nuit, dans la bibliothèque d’un marquis, et vous avez simplement contemplé le bureau pour découvrir le tiroir secret…[1]. Moi, je contemple la pièce, tandis que vous dansez… Je me mets à votre école, Lupin ! Il n’y en a pas de meilleure.

— Mon école, c’est de faire vite. Nous avons une heure.

— Vous êtes sûr que les deux gardiens, anciens détectives, ne font pas de ronde ? demanda Victor.

— Mais non, mais non, affirma Bressacq. Si le Grec organisait des rondes jusqu’à cette pièce, il leur révélerait par là même qu’il y dissimule quelque chose. D’ailleurs, je vais ouvrir à mes hommes et couper court ainsi à toute tentative de la part des gardiens. »

Il fit asseoir la jeune femme et se pencha sur elle.

« Vous ne craignez pas de rester seule, Alexandra ?

— Non.

— Oh ! dix minutes, quinze au plus. Tout cela doit être rapidement expédié, et sans complication. Voulez-vous que notre ami demeure auprès de vous ?

— Non, non, dit-elle… Allez… Je me repose… »

Il examina le plan détaillé de l’hôtel, puis ouvrit doucement la porte. Un couloir, qui formait antichambre, les conduisit à une seconde porte, massive,

  1. La Femme aux deux Sourires.