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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
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dans un lieu public, pas plus qu’on n’a le droit, en chemin de fer, de tirer le signal d’alarme sans une raison sérieuse…

— Je n’ai fait de mal à personne.

— Si, à moi. J’étais sur une piste fort intéressante. Et puis, flûte ! vos papiers…

— Je n’en ai pas. »

Ce ne fut pas long. Avec une prestesse plutôt brutale, Victor fouilla le veston du captif, s’empara de son portefeuille, l’examina, et murmura :

« C’est votre nom, Alphonse Audigrand ? Alphonse Audigrand… vous connaissez ça, brigadier ? »

Celui-ci conseilla : « On peut téléphoner… »

Victor décrocha l’appareil, demanda la Préfecture, attendit, puis reprit :

« Allo… La Police judiciaire, s’il vous plaît… Allo, c’est vous, Lefébure ? Ici, Victor, de la mondaine. Dites donc, Lefébure, j’ai sous la main un sieur Audigrand qui ne me semble pas très catholique. Est-ce un nom qui vous dit quelque chose ? Hein ? Quoi ? Mais oui, Alphonse Audigrand… Allo… Un télégramme de Strasbourg ? Lisez-moi ça… Parfait… parfait… Oui, un petit gros, avec des moustaches tombantes… Nous y sommes… Qu’est-ce qui est de service dans les bureaux ? Hédouin ? l’inspecteur principal ? Mettez-le au courant et qu’il vienne chercher notre homme au poste de la rue des Ursins. Merci. »

Ayant raccroché, il se tourna vers Audigrand et lui dit :

« Vilaine affaire ! Employé à la Banque centrale de l’Est, tu as disparu depuis jeudi dernier, jour du vol des neuf Bons de la Défense nationale. Un joli coup