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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
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tout le monde d’ailleurs, à des faiblesses et à des négligences. Or, le matin de l’assassinat, lorsqu’il se rendit avec le baron d’Autrey chez Élise Masson pour un premier interrogatoire, il commit une faute que nul n’a remarquée, mais qui, sans aucun doute, donne la clef de l’énigme. Une fois redescendu, et dès qu’il eut réintégré dans son auto le baron, il pria un gardien de la paix de surveiller celui-ci, et il alla, dans un café du rez-de-chaussée, téléphoner à la Préfecture pour qu’on lui envoyât aussitôt deux agents. Il voulait que la porte fût surveillée et qu’Élise Masson ne pût sortir avant qu’une perquisition minutieuse n’eût été faite chez elle.

— Continuez, je vous en prie, murmura la princesse, tout émue.

— Eh bien, la communication téléphonique fut difficile à obtenir, longue, et, pendant les quinze minutes qu’elle dura, il était naturel que le baron d’Autrey eût l’idée — non pas de s’enfuir… à quoi bon ? — mais de remonter chez sa maîtresse. Qui l’en empêchait ? L’inspecteur Victor était occupé. Le gardien de la paix veillait à la circulation, et, d’ailleurs, l’apercevait à peine sous la capote du cabriolet.

— Mais pourquoi aurait-il voulu la revoir ? dit Antoine Bressacq, très attentif, lui aussi.

— Pourquoi ? Rappelez-vous la scène dans la chambre d’Élise Masson, telle que l’a racontée l’inspecteur Victor. Lorsqu’elle sut que Maxime d’Autrey était accusé, non pas seulement d’un vol, mais d’un crime, elle parut exaspérée d’un tel soupçon. Or, ce que l’inspecteur Victor prit, en effet, pour de l’indignation ne fut sans aucun doute que de l’épouvante. Que son amant ait volé les Bons, elle le savait, mais elle n’avait pas ima-