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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE

« Entrons ici, dit l’inspecteur qui le dirigeait par le bras vers un rez-de-chaussée marqué d’une lanterne rouge avec ces mots : POSTE DE POLICE.

— Ici ? Mais pourquoi faire ?

— Nous avons à causer, et, en pleine rue, ce n’est pas commode.

— Vous êtes fou ! Fichez-moi donc la paix !… protestait l’inconnu.

— Je ne suis pas fou, et je ne vous ficherai pas la paix », riposta Victor, d’autant plus acharné qu’il enrageait d’avoir abandonné ses manœuvres autour de la jolie dame du cinéma.

L’inconnu résista, lança un coup de poing, en reçut deux, et, finalement, vaincu, dompté, fut poussé dans une salle où se trouvaient réunis une vingtaine d’agents en uniforme.

« Victor, de la Brigade mondaine, annonça l’inspecteur en entrant. J’ai quelques mots à dire à monsieur. Ça ne vous dérange pas, brigadier ? »

À l’annonce de ce nom de Victor, célèbre dans les milieux de police, il y eut un mouvement de curiosité. Le brigadier se mit aussitôt à sa disposition, et Victor lui expliqua brièvement l’affaire. Le jeune homme, lui, s’était effondré sur un banc.

« Fourbu, hein ? s’écria Victor. Mais aussi, pourquoi couriez-vous comme un dératé ? Votre voleuse, vous l’aviez perdue de vue tout de suite. Alors, quoi, c’est donc que vous vous sauviez ? »

L’autre se rebiffa :

« Mais enfin, est-ce que ça vous regarde ? J’ai bien le droit de courir après quelqu’un, que diable ?

— Vous n’avez pas le droit de faire du scandale