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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
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Mais je dis que vous vous êtes lancé tête basse dans l’aventure, comme un homme perdu et qui joue son va-tout ! Quant aux preuves… »

Victor se tourna vers M. Validoux : « Monsieur le Juge d’instruction, le rôle de la Police judiciaire est d’apporter à la justice des éléments d’une information rigoureuse. Les preuves vous seront faciles à trouver. Je ne doute pas qu’elles n’appuient mes conclusions : culpabilité de d’Autrey, innocence de Gustave Géraume, tentative de la part de Félix Devalle pour induire en erreur la justice. Je n’ai plus rien à dire. Quant à l’assassinat d’Élise Masson, nous en causerons plus tard. »

Il se tut. Ses paroles avaient produit une grande impression. Félix Devalle prenait des airs de défi. Si Mauléon hochait la tête, le magistrat et M. Gautier subissaient la force d’une argumentation qui s’adaptait si bien à toutes les exigences de la réalité. Victor tendit son paquet de cigarettes caporal au juge d’instruction et à M. Gautier, qui acceptèrent distraitement, fit jouer son briquet, alluma et sortit, laissant les autres à leur besogne.

Dans le couloir, il fut rattrapé par M. Gautier qui lui serra la main vivement.

« Vous avez été épatant, Victor.

— Je l’aurais été bien plus, chef, si ce sacré Mauléon ne m’avait pas coupé l’herbe sous le pied.

— Comment cela ?

— Dame ! en survenant dans l’hôtel Cambridge au moment où je tenais toute la bande.

— Vous y étiez donc, dans l’hôtel ?

— Parbleu, chef, j’étais même dans la chambre.