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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE

— Comment le sut-il ?

— Voici. Mon entretien avec sa femme avait été écouté, à travers la porte, par la vieille bonne. Se rendant au marché, cette vieille bonne fut repérée par un journaliste à l’affût et lui raconta la scène. Le journaliste fit un article et le porta à une petite feuille du soir où il passa à peu près inaperçu. Mais, à quatre heures, près de la gare du Nord, d’Autrey acheta cette feuille et apprit, avec stupeur évidemment, que sa femme lui fournissait un alibi irréfutable. Il renonça donc à son départ, mit son butin à l’abri, et entama la lutte. Seulement…

— Seulement ?…

— Eh bien, quand il se rendit compte exactement de la valeur de cet alibi, et qu’il eût découvert peu à peu les raisons pour lesquelles sa femme était si convaincue, alors, sans rien lui dire, il la roua de coups. »

Et Victor acheva :

« Nous savons maintenant que c’est en faveur de Gustave Géraume que joue l’alibi dont profitait le baron d’Autrey. Quand nous saurons en quoi Géraume fut complice d’un crime auquel il n’a pas assisté, le problème de la Bicoque sera résolu. Nous allons être renseignés.

— Comment ?

— Par Henriette Géraume, sa femme.

— Elle est convoquée, dit M. Validoux.

— Veuillez faire entrer aussi Félix Devalle, monsieur le Juge. »

On introduisit d’abord Henriette Géraume, Félix Devalle ensuite.