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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
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II


Il n’en fut pas avec l’Anglais comme avec Alexandra. Il n’y eut ni résistance d’une part, ni effort de l’autre pour imposer une volonté agressive. Entre les deux hommes, ce fut l’« accrochage » immédiat. La situation apparut à l’Anglais telle qu’elle était, et la peur le courba aussitôt sans qu’il cherchât à deviner pourquoi Victor l’avertissait. D’ailleurs, s’il comprenait bien le français, il le parlait à peine.

Victor lui dit :

« Il faut m’obéir, et tout de suite. On visite toutes les chambres, car on croit que l’Anglais du bar de la rue Marbeuf se cache dans l’hôtel. Vous serez un des premiers interrogés, comme suspect, à cause de votre prétendue foulure. Entre nous, le prétexte n’était pas très malin. Il fallait, ou bien ne pas revenir ici, ou bien ne pas vous enfermer dans votre chambre. Avez-vous des papiers dangereux, des lettres ?

— Non.

— Rien qui puisse compromettre la princesse ?

— Rien.

— Farceur ! Donne-moi la clef de cette armoire. »

L’autre obéit. Victor démolit la pile des chemises, saisit le foulard de soie et l’empocha.

« C’est tout ?

— Oui.

— Il est encore temps. C’est bien tout ?

— Oui.

— Je te préviens que si tu essayes de trahir la princesse Basileïef, je te casserai la gueule. Prépare tes