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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
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À ce moment, il y eut un léger bruit à côté, le bruit de quelque chose qui heurte un parquet.

Alexandra laissa retomber le rideau. Elle chancelait.

S’étant approché, il l’entendit qui balbutiait :

« Il a bougé… Il s’éveille… »

Il mit la main à sa poche-revolver. Elle sauta sur lui, bouleversée, et lui saisit le bras, en gémissant :

« Vous êtes fou !… Cela, non, jamais !… »

Il lui ferma la bouche.

« Taisez-vous donc… écoutez… »

Ils écoutèrent. Il n’y eut plus aucun bruit. La respiration du dormeur scandait le grand silence. Il attira sa compagne vers la sortie. Pas à pas ils reculaient. Quand il ferma la porte, il n’y avait certes pas cinq minutes qu’ils étaient entrés.

Sur le palier elle respira largement, et, redressant sa haute taille qui semblait s’être voûtée, elle descendit, assez calme.

Remontée dans l’auto, la réaction se produisit, ses bras se raidirent, sa figure se crispa, et il crut qu’elle allait pleurer. Mais elle eut un petit rire nerveux qui la soulagea, et elle dit, comme il lui montrait le bracelet :

« Il est très beau… Et rien que des diamants admirables… Bonne affaire pour vous… Tous mes compliments ! »

L’accent était ironique. Tout à coup, Victor la sentit loin de lui, comme une étrangère, presque une ennemie. D’un signe, elle le pria d’arrêter, et le quitta, sans un mot. Il y avait une station de taxis. Elle en prit un.


Il retourna vers le vieux quartier d’où il venait, de