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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
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Rien ne le réveillerait. Vous voyez que la visite ne présente aucun aléa.

— Tant pis. Où habite-t-il, votre dormeur ?

— Venez. »

Ils quittèrent le petit jardin. Cent pas plus loin, il la fit entrer dans son auto qu’il avait placée le long du trottoir, et de façon qu’Alexandra ne pût en voir le numéro.

Ils suivirent la rue de Rivoli, tournèrent à gauche, et pénétrèrent dans un dédale de rues où il se dirigeait sans hésitation. La voiture était basse et le toit ne permettait point qu’on pût apercevoir le nom de ces rues.

« Vous vous défiez de moi, dit-elle, vous ne voulez pas que je sache où vous me conduisez. Toutes les rues de ce vilain quartier me sont inconnues.

— Ce ne sont pas des rues, ce sont des routes merveilleuses, en pleine campagne, dans des forêts magnifiques, et je vous mène dans un château merveilleux. »

Elle sourit.

« Vous n’êtes pas Péruvien, n’est-ce pas ?

— Parbleu, non !

— Français ?

— De Montmartre.

— Qui êtes-vous ?

— Le chauffeur de la princesse Basileïef. »

La voiture s’arrêta devant une voûte cochère. Ils descendirent.

Une grande cour intérieure, pavée, avec un bouquet d’arbres au milieu, formait un vaste rectangle bordé de vieilles maisons dont chaque escalier était marqué par une lettre. Escalier A… Escalier B…

Ils montèrent l’escalier F. Leurs pas résonnaient sur