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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
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« Gustave ? Mais c’est la bonté même et la franchise, monsieur l’Inspecteur ! C’est une nature exceptionnelle. Et puis, je sais bien, moi, qu’il ne m’a pas quittée de la nuit ! Oui, évidemment, par jalousie, j’ai dit des choses d’abord… »

Laquelle des deux mentait ? Aucune, peut-être ? Ou toutes les deux ? Victor se passionnait à ce travail d’observation, où il excellait, et il se rendait compte que, peu à peu, certains éléments de vérité se dégageaient, autour desquels les faits venaient déjà se ranger d’eux-mêmes. En dernier lieu, il résolut d’aller dans l’appartement de la rue de Vaugirard, et d’y aller seul, car c’était par là surtout que les recherches pouvaient conduire Mauléon vers Alexandra et vers Lupin. Et c’était par là également que l’obscurité demeurait la plus impénétrable.

Deux agents gardaient la porte. Dès qu’il eut ouvert, Victor aperçut Mauléon qui fouillait les placards.

« Tiens, vous voilà, s’écria le commissaire d’un ton rogue. C’est votre idée aussi qu’il y a peut-être quelque chose à glaner de ce côté, hein ? Ah ! à propos, un de mes inspecteurs affirme que, le jour du crime, quand nous sommes venus ici tous deux, il y avait une douzaine de photos d’amateurs. Il croit bien se rappeler que vous les avez examinées.

— Erreur, déclara nonchalamment Victor.

— Autre chose. Élise Mason portait toujours chez elle un foulard orange et vert, celui sans doute qui a servi à l’étrangler. Vous ne l’auriez pas vu, par hasard ? »

Il pointait ses yeux vers Victor, qui répondit avec la même aisance :