Page:Leblanc - Une femme, 1893.djvu/88

Cette page a été validée par deux contributeurs.

vres. Puis dans leur chambre, elle le pria d’une voix câline :

— Délace-moi, veux-tu ?

Il obéit, mais feignant de ne point comprendre, il dit :

— Mon Dieu, que je suis fatigué !

Le jour suivant, elle sortit à deux heures. Au coin de la Préfecture, elle aperçut Lemercier qui la salua respectueusement et gagna l’autre trottoir. Ils marchèrent. Au bas du boulevard, il franchit la chaussée, revint sur ses pas et la salua de nouveau.

À peine chez elle, elle eut la visite de Mme Ferville. Dix minutes après, Paul arrivait. Elle sourit de ce hasard, et ne s’offusqua pas du rôle qu’on lui imposait. Même elle les laissa seuls un instant pour commander du thé et des gâteaux.

Désormais, les deux amants profitèrent de cette hospitalité commode. On convint de n’en rien dire à Chalmin. Devant elle, ils ne se contraignaient guère et s’embrassaient à tout propos. D’un coup d’œil Paul lui enjoignait de se retirer, ce qu’elle accomplissait avec un tact infini. Un jour, elle les retrouva si embarrassés, Mme Ferville était si peu naturelle, ses cheveux si défrisés, qu’elle ne put douter de leur conduite.

Alors elle prolongea ses absences. Elle s’at-