commencement de cour. Il débitait d’ailleurs ses galanteries d’une voix agréable, et sans jamais tomber dans la fadeur.
Lucie, flattée, le trouva d’une séduction incomparable. Il obtint d’elle le cotillon, et en outre elle décida son mari à rester au souper que M. Lefresne offrait à une trentaine d’invités, prévenus à l’oreille.
Lemercier ne la quitta pas. Il lui glissait d’adroits compliments qui l’atteignaient au plus profond de son orgueil. Certains lui procuraient un frisson comme une caresse. « Il est fou de moi », pensa-t-elle naïvement. Cette conviction la rendit provocante. Aux figures de cotillon, elle le choisissait entre tous. En dansant elle se pressait contre lui et appuyait sa joue sur son épaule. À table, leurs genoux se touchèrent sans qu’elle ôtât le sien trop vivement. Et elle se penchait sur son voisin en faisant bâiller son corsage.
Très ému, la parole hésitante, Lemercier s’enquit de ses promenades favorites et des rues où l’on risquait de la rencontrer.
— Chaque jour, après mon déjeuner, je descends le boulevard, répondit-elle hardiment.
Il s’inclina.
— Je vous remercie.
Le bal terminé, en voiture, Lucie se coula entre les bras de Chalmin et lui tendit ses lè-