À la porte du grand salon, ils saluèrent M. Lefresne, un gros homme tout rose, sans cheveux ni sourcils, et Mme Lefresne, une petite vieille, ridée, sourde, qui répondait aux arrivants, quel que fût le sens de leurs paroles : « Vous êtes trop aimable. »
La musique cessa. Les invités se séparèrent en deux groupes distincts : d’un côté ces dames, toutes assises, au second rang les mères, au premier les filles, — de l’autre les hommes, répandus un peu partout, au seuil des portes, sur les marches de l’escalier. Les deux groupes ne fusionnaient qu’aux premières mesures de l’orchestre. Ces messieurs se précipitaient alors vers ces dames, les entraînaient, pivotaient autour d’elles, puis les ramenaient à leurs places.
La plupart des jeunes gens ne dansaient point, soit par pose, soit par timidité. Ils contemplaient d’un air dédaigneux les débutants, tourbillonneurs affairés qui s’épongeaient d’une main et de l’autre compulsaient leur carnet de bal. À ce noyau de cavaliers s’adjoignaient les militaires et quelques vieux qui professaient la valse à trois temps.
Robert cherchait à caser sa femme quand Paul survint. Une mazurka commençait. Il offrit son bras à la jeune femme, et tout de suite sa joie éclata :
— Ça y est !