les noms, comme un collégien à ses débuts. Il termina d’un petit ton fat :
— Je m’arrête là. La dernière est mariée, et tu pourrais la rencontrer.
Quelques minutes suffirent à Lucie pour apprendre les amours de Paul et de Mme Ferville, femme d’un lieutenant d’infanterie en garnison à Caen.
Elle lui lança :
— Est-ce que tu l’as eue ?
Il rougit, hésita, néanmoins n’eut pas le courage de mentir :
— Non, mais c’est tout comme, nous en sommes très loin, et elle m’a promis de se donner complètement cet hiver quand le régiment de son mari viendrait à Rouen…
Elle reprit :
— Où en êtes-vous ?
Il se moqua d’elle :
— Comment veux-tu que je te dise ? Tu devrais deviner…
Et à mots couverts il essaya de lui indiquer le genre de leurs relations. Elle l’écoutait haletante, et conclut :
— C’est drôle, alors, que tu ne sois pas son amant !
Le soir, au dîner, en s’asseyant en face de son mari, entre son parrain et Paul, Lucie eut un petit rire intérieur qui dilata ses narines et