perbe de désinvolture et de fantaisie. Il se tailla un gros succès.
Les préparatifs de cette fête et le prolongement de surexcitation qui en découla absorbèrent Mme Chalmin pendant quelques semaines.
Un événement approchait qui continua la série de petits plaisirs et de petites occupations dont se contentait son activité. Son fils allait faire sa première communion.
Le dimanche elle le menait à la grand’messe et aux vêpres, corvées où elle ressentait un ennui incommensurable et la volupté du devoir accompli. Mais peu à peu des émotions convenables la pénétrèrent. L’encens la grisait. La majesté de la cérémonie, l’ampleur des voûtes, la voix du prêtre, le rhythme des chants sacrés l’écrasaient de respect. Elle vénérait son fils, cet être pur, cette âme blanche, son fils, semblable à l’agneau sans tache dont parlait le prêtre au catéchisme.
Elle courut les magasins pour les emplettes nécessaires et elle ne lésinait pas, jugeant que rien n’était digne de lui. Elle refusa les cadeaux qu’on voulait lui offrir. Elle désirait tout acheter elle-même. Avec quelle piété elle choisit le livre de messe en cuir de Russie noir et le chapelet aux grains de lapis cerclés d’argent !
Le grand jour arriva. René lui parut adorable dans son uniforme bleu à veste courte, cintrée